Retour d’expérience : Comment Anakeen innove avec Claude Code ?
L’intelligence artificielle générative a dépassé le stade de la simple curiosité pour devenir un véritable levier de performance industrielle…A condition d’être maîtrisée ! Retour d’expérience avec Anakeen et l’intégration de l’IA dans ses processus de développement. Après plusieurs phases de tests et d’itérations, leur choix s’est porté sur Claude Code d’Anthropic. Charles Bonnissent, responsable R&D chez Anakeen, revient en détail sur cette transformation qui apporte bien plus qu’un simple gain de temps, mais redéfinit la manière même de concevoir le logiciel.
Qu’est-ce qui a motivé Anakeen à s’intéresser de près aux IA génératives comme Claude Code ?
Notre motivation initiale est née d’un constat double. D’une part, l’opportunité d’améliorer les solutions d’Anakeen elles-mêmes, et d’autre part, la volonté d’optimiser nos propres pratiques de travail internes. Et cela fait un moment que nous explorons ces pistes, avec des outils en ligne de commande pour les solutions les plus anciennes jusqu’à Claude Code aux alentours de juin-juillet 2025.
Nous cherchions à la fois à accélérer la production, mais surtout à trouver une aide pour des tâches redondantes ou laborieuses (comme l’écriture de tests unitaires ou de documentation) afin de nous concentrer sur l’architecture et l’innovation. L’objectif global n’est donc pas unique, il est systémique. Et Claude Code nous permet d’améliorer la qualité globale tout en réduisant la friction sur des tâches techniques chronophages.
Le marché des LLM est vaste (GPT, Gemini, Llama, etc.). Pourquoi avoir spécifiquement choisi Claude Code d’Anthropic ?
Le choix de Claude Code a été dicté par une logique de « Time to Market » et de maturité. Nous avons initialement testé des implémentations Open Source (comme Open Code), mais nous nous sommes heurtés à un trop grand nombre de bugs. Nous voulions une expérience originale et robuste. Deux facteurs clés ont alors fait pencher la balance pour Claude Code :
- La performance : À l’heure actuelle, les modèles d’Anthropic se montrent souvent plus pertinents pour le code que leurs concurrents (y compris Qwen Coder).
- Le modèle économique : Les outils propriétaires comme Claude proposent des abonnements à coût fixe (environ 23€/mois actuellement). À l’inverse, l’utilisation de modèles via API (au token) peut revenir très cher pour un usage intensif de développement (jusqu’à 15-20€ par demi-journée). Le calcul est alors très rapide. De plus, nous souhaitions unifier l’outil au sein d’Anakeen pour faciliter le partage d’expérience entre développeurs.
Comment Anakeen utilise Claude Code au quotidien?
Claude Code intervient désormais sur toute la chaîne de valeur. Au quotidien, il est excellent pour générer du boilerplate, écrire des tests unitaires, ou rédiger de la documentation technique en analysant le code existant. Il est aussi très fort pour la rédaction de tickets techniques : il peut analyser l’existant, proposer un plan de modification et même générer des exemples de code.
Un exemple concret et frappant illustre sa puissance : nous avions un prototype d’outil dont le refactoring était jugé trop coûteux depuis des années. Une personne, pourtant nouvellement arrivée dans l’entreprise, a réussi à le refondre entièrement en 2 semaines et demie avec l’aide de Claude Code. Ce qui comprend le plugin, les tests unitaires, les tests de montée en charge et la documentation. Sans cet outil, nous estimons que cette tâche aurait pris 2 à 3 mois !
C’est là que réside la force principale de l’outil : il rend rentables et réalisables des projets d’innovation ou de maintenance que nous repoussions faute de temps.
As-tu formé ou “fine-tuné” Claude Code pour qu’il comprenne les spécificités de la plateforme Anakeen?
Non, nous n’avons pas eu besoin de faire du « fine-tuning » complexe. La force des LLM actuels dans le domaine du développement, et particulièrement de Claude Code, réside dans leur capacité à (bien) copier les styles d’écriture et de code.
Il suffit généralement d’une bonne initialisation en début de session. Nous lui donnons le contexte, nous lui indiquons nos attentes et le style de code souhaité. Claude Code est capable d’aller lire les fichiers adjacents pour comprendre la structure du projet et reproduire nos standards. J’ai personnellement ajouté une petite fonctionnalité pour analyser les erreurs syntaxiques, mais globalement, l’outil est pertinent « out of the box ».

Quels impacts mesurables as-tu observé depuis l’intégration de Claude Code ?
Le retour sur investissement (ROI) est, sans exagérer, impressionnant. Si l’on compare le coût dérisoire de l’abonnement mensuel actuel aux gains réalisés, le résultat est sans appel. Même avec une estimation conservatrice, en lissant sur l’ensemble de nos activités, nous observons un gain de productivité global de l’ordre de 20 à 25%. Pour une structure comme la nôtre, c’est l’équivalent de la force de travail d’un collaborateur supplémentaire, libérée simplement en optimisant nos processus existants. Les impacts mesurables sont multiples :
- Accélération du cycle de développement : Des fonctionnalités complexes sont disponibles beaucoup plus rapidement. Le temps gagné sur l’exécution pure nous permet de livrer plus rapidement de la valeur à nos clients.
- Couverture de code et robustesse : La qualité est drastiquement accrue. L’IA facilite non seulement l’écriture fastidieuse des tests unitaires, mais elle excelle aussi à identifier des cas limites ou des failles de sécurité potentielles auxquels nous n’aurions pas pensé spontanément.
- Innovation boostée: C’est un point important : l’outil libère de l’énergie mentale ! Nous pouvons désormais lancer des chantiers techniques ou des refontes que nous ne jugions pas « rentables » auparavant. Le « ticket d’entrée » pour innover a baissé, rendant possible l’exploration de nouvelles pistes sans risquer des mois de développement.
Une IA comme Claude Code est donc un outil fondamentalement transformateur. Il permet à des équipes réduites (mais compétentes) de produire des logiciels de qualité industrielle. Le rôle du développeur évolue : il passe du statut de « rédacteur de code » à celui d’architecte et de superviseur technique. L’accent est désormais mis sur la conception intelligente, la stratégie et la relecture critique, laissant à l’IA l’exécution laborieuse.
Y a-t-il eu un bénéfice inattendu ? Une utilisation de Claude Code que vous n’aviez pas du tout anticipée au départ ?
Oui, et c’est un bénéfice plutôt humain. L’outil fournit un retour constant et positif sur le travail effectué. C’est assez motivant pour les équipes d’avoir cet assistant qui valide les étapes et encourage la progression. Comme je l’ai dit précédemment, Claude Code booste l’énergie mentale !
Sur le plan technique, j’ai également été bluffé par sa capacité à traduire du code. J’ai pu convertir un programme écrit en Processing (un langage que je maîtrisais peu) vers du Go (langage bas niveau) en quelques heures seulement. Sans Claude Code, cet apprentissage et cette réécriture m’auraient pris des mois. Il agit comme un pont de compétences, permettant aux développeurs de s’aventurer sur des terrains techniques qu’ils ne maîtrisent pas encore totalement, tout en étant guidés.


