Les fondamentaux du SMSI : de la stratégie aux outils

Puisque l’information (au sens large) représente l’un des piliers du patrimoine d’une entreprise, sa protection est un enjeu de premier ordre. C’est dans ce contexte qu’intervient le Système de Management de la Sécurité de l’Information (SMSI), un cadre structuré et rigoureux conçu pour sauvegarder ce patrimoine informationnel. Mais quels sont précisément les objectifs d’un SMSI, quels bénéfices concrets peut-on en attendre, et comment le mettre en œuvre ?

Quels sont les objectifs principaux d’un SMSI et les objectifs attendus ?

Un SMSI apporte un cadre organisationnel complet, englobant un ensemble de politiques (les orientations et intentions générales relatives à la sécurité), de processus (les enchaînements d’activités pour atteindre un objectif de sécurité), de procédures (les manières spécifiées d’effectuer une activité ou un processus) et de contrôles (les mesures techniques ou organisationnelles pour réduire les risques). L’objectif fondamental de ce système est de gérer de manière méthodique et de protéger efficacement les informations sensibles d’une organisation (donc une partie de son patrimoine), qu’il s’agisse de données clients, de secrets commerciaux, de propriété intellectuelle ou d’informations financières.

Son initiation au niveau stratégique de l’organisation souligne l’engagement de la direction de sécuriser l’information contre un large éventail de menaces, qu’elles soient d’origine interne (erreurs humaines, malveillance) ou externe (cyberattaques, catastrophes naturelles), afin d’assurer la continuité des activités. Cette politique globale de sécurité se décline ensuite en une organisation claire, avec des processus rigoureusement documentés, garantissant la cohérence des actions, la traçabilité pour les audits et la formation adéquate du personnel.

Le bénéfice attendu d’une telle démarche est de garantir les trois piliers fondamentaux et interdépendants de la sécurité de l’information :

  • La disponibilité : Il s’agit de s’assurer que l’information et les systèmes qui la traitent sont accessibles et utilisables lorsque les utilisateurs autorisés en ont besoin. Une interruption de service (par exemple l’indisponibilité d’un site de commerce électronique ou d’une base de données de production) peut entraîner des pertes financières directes, une dégradation de la réputation ou une incapacité à opérer. Des mesures comme les sauvegardes régulières, les plans de reprise d’activité (PRA) ou la redondance des infrastructures visent à garantir cette disponibilité.
  • L’intégrité : Ce pilier vise à garantir que l’information est exacte, complète et n’a pas été modifiée de manière non autorisée ou accidentelle. La perte d’intégrité peut conduire à des prises de décision basées sur des données faussées, à des non-conformités réglementaires ou à une perte de confiance des clients. Des contrôles d’accès stricts, de vérification de l’altération des fichiers, ou des pistes d’audit détaillées contribuent à maintenir l’intégrité.
  • La confidentialité : L’objectif est de protéger l’information sensible contre toute divulgation ou accès non autorisé. Une fuite d’informations confidentielles, comme des données personnelles de clients, des plans stratégiques de l’entreprise ou des résultats de recherche et développement, peut causer des préjudices concurrentiels importants, des sanctions légales (notamment dans le cadre du RGPD) ou une atteinte durable à l’image de marque. L’utilisation du chiffrement, la gestion rigoureuse des habilitations d’accès et de la double authentification (2FA) sont des exemples de mesures pour assurer la confidentialité.
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Comment mettre en place un SMSI ?

La mise en place d’un SMSI, démarche structurante et itérative, implique plusieurs étapes et composants fondamentaux pour assurer son efficacité et sa pérennité :

  • Définition de la politique de sécurité de l’information : Cette étape consiste à établir clairement les objectifs généraux que l’organisation souhaite atteindre en matière de sécurité de l’information. Il est également essentiel de définir le périmètre d’application du SMSI : s’applique-t-il à l’ensemble de l’organisation, à une filiale, à un service spécifique, ou à un système d’information particulier ? Un périmètre bien défini permet ainsi de concentrer les efforts et les ressources de manière appropriée.
  • Documentation du SMSI : Une documentation complète et à jour est l’épine dorsale du SMSI. Il s’agit de rédiger et de formaliser l’organisation de la sécurité (rôles, responsabilités, comités de pilotage…), les processus clés du SMSI (la gestion des risques, la gestion des incidents, la gestion des accès, la veille réglementaire et technologique…) et les procédures opérationnelles détaillées qui décrivent comment les activités de sécurité doivent être menées au quotidien (les procédures de sauvegarde, procédures de gestion des mots de passe, procédures d’arrivée/départ d’un collaborateur…). Attention, cette documentation inclut également la gestion de sa propre documentation : les processus d’approbation par les instances compétentes, le système de gestion des versions et de mise à jour pour refléter les évolutions de l’organisation, des menaces ou des exigences (entre autres).
  • Identification et évaluation des actifs informationnels, des menaces et des risques : Pour protéger efficacement l’information, il faut d’abord savoir ce que l’on possède. Cette étape consiste donc à lister tous les actifs informationnels critiques pour l’organisation. Un actif informationnel peut être matériel (serveurs, postes de travail, équipements réseau), ou immatériel (données clients, logiciels, brevets, mais aussi savoir-faire des employés, image de marque). Une fois les actifs identifiés, il faut analyser les menaces potentielles qui pèsent sur eux (logiciels malveillants, pannes matérielles, erreurs humaines, catastrophes naturelles, espionnage industriel) et évaluer les vulnérabilités associées. L’analyse des risques consiste ensuite à déterminer la probabilité d’occurrence de ces menaces et l’impact potentiel sur l’organisation si elles se concrétisaient. Cette évaluation des risques permet de prioriser les actions de sécurité.
  • Mise en place de mesures d’atténuation des risques : Sur la base de l’évaluation précédente, l’organisation doit décider comment traiter chaque risque identifié. Plusieurs options sont possibles : réduire le risque en mettant en place des contrôles, accepter le risque (s’il est faible et que le coût du traitement est disproportionné), transférer le risque (par exemple, via une externalisation et le recours à un prestataire), ou éviter le risque (en arrêtant l’activité génératrice de risque). La mise en place de procédures spécifiques et de contrôles réguliers est la méthode la plus courante pour réduire les risques.
  • Contrôles, surveillance et enregistrements : Il ne suffit pas de mettre en place des mesures de sécurité, il faut s’assurer qu’elles sont efficaces et correctement appliquées. Les procédures opérationnelles doivent donc être accompagnées de procédures de contrôle pour vérifier leur bonne exécution et leur efficacité. Les résultats de ces contrôles doivent être systématiquement enregistrés (par exemple, dans des journaux d’événements, des rapports d’audit ou des registres de non-conformités). Ces enregistrements sont essentiels pour plusieurs raisons : ils fournissent des preuves de conformité lors d’audits internes ou externes, ils permettent de détecter les incidents de sécurité et les non-conformités, et ils alimentent le processus d’amélioration continue. Un SMSI véritablement efficace automatise la collecte des preuves, la détection des anomalies, la gestion des non-conformités et le reporting, réduisant ainsi la charge manuelle et améliorant la réactivité.

Est-ce qu’un SMSI vise systématiquement la certification ISO 27001 ?

Bien que la certification ISO 27001 ne soit pas une contrainte légale pour l’existence d’un SMSI, elle représente un levier puissant pour faire valider par un organisme tiers indépendant l’adéquation et l’efficacité du système de management mis en place. Elle permet également de valoriser cet investissement en matière de sécurité, tant en interne qu’en externe. Concrètement, elle prouve qu’une organisation a non seulement défini, mais aussi rigoureusement mis en œuvre un SMSI, et s’engage à améliorer continuellement les préconisations de la norme internationale ISO 27001. L’obtention de la certification est donc un gage de sérieux et de maturité dans la gestion de la sécurité de l’information, Anakeen est d’ailleurs conforme à cette norme ISO 27001.

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Quels outils peuvent servir la mise en œuvre d’un SMSI ?

Il est tout à fait possible de faire un SMSI « manuellement ». Il repose alors sur une collection de documents bureautiques (par exemple, des fichiers Word pour les politiques et procédures, des feuilles de calcul Excel pour le registre des risques, le suivi des actions ou les enregistrements de contrôles) gérée manuellement. Si cette méthode peut sembler simple à initier pour de petites structures, elle présente des inconvénients significatifs à mesure que le SMSI mûrit ou que l’organisation grandit. Le risque principal est le manque de cohérence globale : une information modifiée dans un document (par exemple, la réévaluation d’un risque) peut ne pas être répercutée de manière synchronisée dans tous les autres documents liés, conduisant à des décisions basées sur des données obsolètes. De plus, la difficulté de maintenir les liens entre les différents éléments est une autre faiblesse majeure. Ces liens, s’ils sont gérés manuellement, sont fragiles, difficiles à suivre et à vérifier, surtout lors des revues ou des audits. Enfin, la lourdeur de la gestion administrative devient rapidement un fardeau : la compilation manuelle des données pour les rapports de performance, la diffusion contrôlée des mises à jour documentaires, le suivi des versions, ou la préparation des éléments de preuve pour un audit peuvent consommer un temps considérable.

En revanche, l’utilisation d’une solution dédiée comme une plateforme no code pour gérer le SMSI apporte des avantages substantiels. Le gain de temps significatif est l’un des premiers bénéfices, obtenu grâce à l’automatisation de tâches répétitives telles que le suivi des plans d’actions, l’envoi de rappels pour les revues périodiques, la génération de rapports de conformité ou la collecte automatisée de certaines preuves de contrôle. Une meilleure garantie de cohérence et de mise à jour de la documentation est assurée par une base de données centralisée où toutes les informations sont interconnectées. Par exemple, la modification du statut d’un risque peut automatiquement impacter les plans de traitement associés et être visible dans les tableaux de bord. La gestion des versions et les workflows d’approbation sont souvent intégrés, assurant que seules les versions validées des documents sont accessibles.

Au-delà de la simple gestion documentaire, un SMSI outillé permet de passer d’une approche souvent statique et réactive à une gestion opérationnelle plus dynamique et intégrée. Le système devient un outil de pilotage actif, offrant des tableaux de bord en temps réel sur l’état de la sécurité, des alertes en cas de non-conformité ou d’échéances critiques. Il facilite également la collaboration entre les différentes parties prenantes. Cela favorise une culture de la sécurité proactive, où les informations sont disponibles pour prendre les bonnes décisions et pour améliorer continuellement le niveau du patrimoine informationnel.

Enfin, Le SMSI peut également être la première brique d’un SMI. La logique du SMSI (définition d’une politique, identification des objectifs, mise en place de processus et de contrôles, surveillance et amélioration continue) est en effet transposable à d’autres domaines de management. Ainsi, une organisation ayant déjà mis en place un SMSI robuste dispose d’une base solide si elle souhaite intégrer d’autres préoccupations managériales (qualité, environnement, etc.) dans une démarche globale et cohérente.

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